Caliméro (1974)


Dans la série officielle, Calimero est présenté comme le dix-septième poussin de la couvée d'une poule padouane appelée Cesira (qui le renie car il est noir) et du (en apparence) rustre Gallettoni. Noir de la queue à la tête, il n'abandonne jamais la coquille de l'œuf dans lequel il est né.

Calimero vit une série d'aventure dans lesquelles - malgré son statut de vilain petit canard abandonné par sa famille et en mauvaise compagnie - le bien et la vérité triomphent toujours grâce à la bonne foi et l'honnêteté du poussin. A la fin de chaque épisode, le personnage publicitaire qu'est la Hollandaise de Mira Lanza (la marque de lessive) montre qu'en réalité Calimero n'est pas noir : il est seulement sale!

Comme ses parents n'offrent pas de refuge sûr au poussin, il réussit uniquement grâce à la hollandaise et au produit vanté par la publicité. Cependant, le monde de Calimero n'est pas franchement hostile, il est confortable même si peuplé de nombreux personnages peu recommandables : le rustre Papero Piero ou le pédant professeur Galletti. Ceux-ci contrastent avec les personnages amicaux que sont la fiancée de Calimero (Priscilla) et son ami Valeriano.

Les histoires qui ont suivi la période de Carosello furent quasiment reprises telles quelles, le message publicitaire en moins. Dans ces épisodes (contrairement à ceux de Carosello) Calimero habite en famille (avec Cesira et Gallettoni), sa famille l'aime et il est fils unique.

A la fin des années soixante-dix, Pagot voulait exporter Calimero aux États-Unis un personnage qui est rejeté car il est noir n'était pas acceptable dans ce pays à cette époque. A noter qu'un des thèmes musicaux de la série avait été écrit avec la collaboration d'auteurs tels que Luciano Beretta et Carmelo La Bionda. On leur doit le style disco/années soixante-dix du thème.

Ces épisodes se concluaient systématiquement par la même complainte se perdant dans l'éloignement « C'est pas juste! C'est jamais juste! c'est toujours à moi qu'on s'en prend! C'est pas parce qu'on est petit et faible que xxx... » dont la fin inaudible a donné lieu a bien des supputations. Le nom du personnage, et sa célèbre phrase préférée « C'est vraiment trop injuste » (souvent écrit « C'est vraiment trop inzuste », le personnage zézayant), entrent ainsi dans l'inconscient collectif: Calimero devient le symbole de la personne qui se plaint de manière dérisoire.